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mes News, entre vous et moi.
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29 juillet 2008

Louhossoa Eglise

Église : Paroisse Saint Michel Garicoïts du Labourd, église notre dame de l'assomption.

Des ancêtres des filles ont vécu dans cette commune dans les années 1860-1923.

Redimensionnement_de_2008_07_26___village_anc_tres_Louhossoa_022En entrant dans le cimetière par l’abside de l’église, sur votre gauche vous avez été accueillis par la magnifique croix de 1672 qui fut épargnée pendant la Révolution, à l'exception des fleurs de lys stylisées au bout des bras. Y sont sculptées deux versets de l'hymne de procession « Vexilla Regis » qui était chantée le Vendredi Saint ; composée en 569 par l’évêque de Poitiers, Venance Fortunat, et légèrement modifiée en 1632 sous le pontificat d’Urbain VIII, cette hymne compare la Croix du Christ à un étendard royal.

- Salut, ô Croix, notre unique espérance ! En ces temps de la Passion, augmente la grâce

chez les hommes pieux et efface les crimes des pécheurs.

Puis, avant la rangée de tombes discoïdales (la plus ancienne date de 1633), vous aurez aperçu la grosse cloche datée de 1726 qui, par ses invocations en latin, nous rappelle les préoccupations de nos ancêtres paysans :

Sainte Marie, priez pour nous le Christ Sauveur des hommes.

Seigneur, délivrez-nous de la foudre et de l’orage.

 

Vous avez alors pénétré sous le porche de cet imposant clocher-tour construit en 1670 - qui servait également à protéger le relais charretier -et auquel fut adjoint en 1674 l’escalier en grès rose local menant aux tribunes. En fait, la construction de l’église avait débuté dès la première moitié du XVII° siècle et la paroisse, délimitée en 1626 sur les terres de Mendionde et de Macaye, fut enfin érigée en 1684 (les trois communautés se séparent le 22 janvier 1691).

A l’intérieur de l’église afin de profiter de la Redimensionnement_de_2008_07_26___village_anc_tres_Louhossoa_011polychromie de l’ensemble du choeur et du plafond, vous pouvez allumer à gauche l’éclairage séquentiel  .

Quelle que soit parfois la naïveté de l’image ou la maladresse du peintre ou du sculpteur, comment ne pas être sensible à la palette des coloris utilisés et à l’oeuvre de Foi ainsi réalisée ?

En avançant vers le choeur et le retable, rappelons-nous que cette église est dédiée à Notre Dame de l’Assomption : la piété populaire pressentait depuis des siècles que la Vierge Marie devait avoir bénéficié de grâces particulières et, en 1638, le roi Louis XIII avait institué le 15 août comme fête nationale (il l'est resté jusqu'à la Révolution française). C’est

finalement le pape Pie XII qui, le 1° novembre 1950, définissait le dogme de l’Assomption.

C’est cette assomption de la Vierge qui constitue le centre du retable et se poursuit au registre supérieur par une statue de Marie portée par deux anges et accueillie au Ciel par un archange : ce dernier prononce le nom de Marie et la couvre d’une pluie de fleurs. Les deux colonnes torsadées (salomoniques) et la corniche structurent ce retable baroque qui déborde de pampres, guirlandes de fleurs, volutes et rubans portant des fruits : autant de symboles de l’abondance et de la félicité célestes. Les deux piliers de l’Eglise, Saint Pierre (portant les clés du Paradis) et Saint Paul (muni de l’épée de la Parole de Dieu) encadrent le tableau.


Les anges participant à cette liturgie céleste sont peints dans les ébrasements des deux baies, au-dessous desquelles sont représentés, en sculpture polychrome en bas-relief, les quatre évangélistes avec leur symbole (comme Saint Jérôme les a définis au début du V° siècle d’après la vision du trône de Dieu dans l'Apocalypse de Saint Jean, au chapitre 4) :

-Saint Matthieu avec un homme, car son évangile, débutant par la généalogie du Christ, semble écrire l'histoire d'un homme ;

-Saint Marc avec un lion, en effet son évangile fait entendre la voix rugissant dans le désert : "Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers";

-Saint Luc avec un taureau, à cause du récit du sacrifice offert au temple de Jérusalem par Zacharie, futur père de Saint Jean-Baptiste, placé au début de cet évangile ;

-Saint Jean et son aigle sur l’île de Patmos, lui qui prend des ailes d'aigle pour s'élancer encore plus haut et traiter du Verbe de Dieu. 

Cette série de panneaux sculptés de l’abside se poursuit dans le choeur par deux scènes de la vie de la Vierge :

-à droite, l’Annonciation, début de l’histoire de la rédemption quand; par les paroles de l’ange Gabriel et l’acceptation (le «fiat») de Marie, le Fils de Dieu a revêtu la nature humaine.

L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.

Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donnera le nom de Jésus.

Il sera grand, il sera appelé Fils du très-Haut … »

Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ».


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-à gauche, la Visitation lorsque Marie se rend à Aïn Karim auprès de sa cousine Elisabeth enceinte (et de son vieux mari Zacharie) qui chante alors les louanges de la maternité divine.

Dès qu’Elisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein et elle fut remplie de l’Esprit Saint. Elle s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni.

Heureuse celle qui a cru, pour que s’accomplissent les promesses du Seigneur. »

Au-dessus de ces scènes de la vie de Marie, deux peintures sur toile du XVII° siècle rendent, grâce à deux fondateurs/réformateurs d’ordre religieux, un hommage particulier à la Vierge :


-à droite, Saint Dominique (1170-1221), accompagné d’une religieuse dominicaine, reçoit le Saint Rosaire des mains de l’Enfant Jésus porté par la Vierge Marie. Si cet événement n’est pas historiquement daté, il décrit l’importance de la prière du rosaire pour les Dominicains (« frères prêcheurs ») dans leurs prédications populaires. Le Rosaire ("couronne de roses") consiste à réciter des chapelets, dont chacun comprend cinq dizaines d’Ave Maria ("Je vous salue Marie") et à méditer sur les grands épisodes de l'itinéraire du Christ vécus par Marie : mystères joyeux, mystères douloureux et

mystères glorieux, enfin mystères lumineux ajoutés par le Pape Jean-Paul II en 2002. Trois symboles apparaissent également sur ce tableau : un chien portant une torche, car les Dominicains protègent le troupeau des chrétiens contre l’hérésie, brûlent d’une ardente charité et apportent la lumière de la vérité ; un globe représente l’universalité de la mission des frères prêcheurs ; enfin, le lys, signe distinctif de Saint Dominique dont la pureté de vie a étonné ses contemporains, lui qui se donnait tout entier, avec toutes ses forces et sa fougue castillane, pour gagner des âmes.

2008_07_26___village_anc_tres_Louhossoa_004-à gauche, Saint Simon Stock (1164-1265), accompagné d’une carmélite, reçoit en 1251 de la Vierge le scapulaire, comme signe d’une étroite alliance avec elle. Cette pièce d’étoffe double tombant des épaules deviendra partie intégrante de l’habit des carmes et, en taille réduite, sera porté par des laïcs en signe d'affiliation à certains tiers ordres. Par ses prières incessantes à Marie, cet Anglais, sixième prieur général des carmes, avait obtenu du Pape en 1226 la confirmation de la règle de l’ordre fondé en Palestine et son extension en Occident. Il mourut à Bordeaux où il est enterré dans la cathédrale en prononçant des paroles que l'Église ajouta à la salutation angélique :

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.

L’ensemble formé par le retable proprement dit et ces différentes oeuvres d’art constitue ainsi, conformément à la réforme catholique du Concile de Trente (1537-1563), un écrin au centre duquel -avec force dorures -est mise en valeur l'Eucharistie, et donc l’autel sur lequel est célébré le sacrifice de la messe et le tabernacle qui contient les hosties consacrées.

Sur le devant de l’ancien autel, l’agneau (le Christ lui-même) repose sur le livre aux sept sceaux que, selon l’Apocalypse de Saint Jean, personne avant lui n’a été jugé digne d’ouvrir :

la rupture successive de ces sceaux déclenchera des visions sur la destinée du monde.

Le tabernacle, dominé par un pélican -symbole du Christ eucharistique qui donne sa vie pour ses « petits » est gardé par des anges porte-torche et, peut-être par souci de symétrie, par deux petites statues de Saint Pierre ; au-dessus de la porte, Dieu le Père – aussi jeune qu’est d’habitude représenté le Christ – bénit le monde dans un mouvement tournoyant de son manteau qui pourrait aussi symboliser l’Esprit Saint. De part et d’autre du tabernacle, deux derniers panneaux sculptés (presque identiques à ceux de Cambo et d’Itxassou) représentent deux scènes de la Passion du Christ :

-à droite, Jésus au jardin des oliviers, pris d’angoisse, s’adresse à Dieu le Père :

Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne.

-à gauche, Jésus tombe sous le poids la croix : dans la tradition chrétienne du chemin de croix célébré le Vendredi Saint, ce sont trois chutes du Christ qui sont méditées.

Quant au plafond de l’abside et du choeur, à peine voûté, il présente des nervures principales (liernes) et secondaires (tiercerons) qui rappellent les églises du gothique flamboyant et contribuent à la majesté de cette partie de l’édifice, comparée à la simplicité de la nef.

Avant de quitter le choeur, remarquez qu’aux quatre cartouches vermillon qui, en basque, qualifient le Christ et l’Eucharistie … Agneau de Dieu – Lumière, Vie, Vérité – Pain du Ciel – Source de la Grâce.

semblent répondre les vitraux qui, à travers leur lumière bleutée, chantent en latinRedimensionnement_de_2008_07_26___village_anc_tres_Louhossoa_014

quelques unes des litanies de la Vierge Marie :

Etoile du matin – Mère très pure – Tour de David Tour d’ivoire – Refuge des pécheurs – Rose mystique … Priez pour nous !

En regagnant la sortie vous aurez tout loisir :

-d’admirer les trois étages de tribunes qui empiètent largement sur le clocher-tour et dont les sculpteurs ont préféré, pour les bandeaux inférieurs, les entrelacs aux traditionnelles « virgules » fort courantes en Labourd ;


Photos prisent par MBp le 27 juillet 2008, article :http://www.paroisse-garikoitz-lapurdi.org/




 

 

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