Camping d'Anglet
ANGLET. --Les terrains de Girouette sont dévastés après le départ, dimanche, des 250 caravanes qui y séjournaient depuis deux semaines. Le préjudice est lourd
« C'est un désastre »:Philippe Hemmert sud-ouest Pays-Basque du 20/8/08, photos MBp
L'impressionnante cohorte
de gens du voyage, qui occupait depuis deux semaines la plaine des
sports de Girouette, a bel et bien levé l'ancre dans la journée de
dimanche, comme elle s'y était engagée à son arrivée. Mais c'est bien
là la seule bonne nouvelle enregistrée par la ville. Car, pour le
reste, le passage des 250 caravanes - et autant de véhicules tractants
- laissera des traces durables sur ce magnifique et vaste espace de
verdure.
Des allures de champ de labour.
Certes, pas un papier ne traîne sur le site - la ville avait fait
amener des bennes à ordures -, mais, à de nombreux endroits, la plaine
de jeux a pris des allures de champ de labour. Le nombre d'ornières et
de sillons est incalculable et les bois voisins respirent les effluves
des latrines romaines… Inutile de dire que la pluie tant redoutée et
qui est abondamment tombée ces derniers jours, a considérablement
aggravé la situation.
«
C'est un désastre » se lamentait hier matin Jean Espilondo, le maire
d'Anglet, venu sur place pour constater l'étendue des dégâts en
compagnie de son premier adjoint, Guy Mondorge, ainsi que de l'adjoint
aux sports, Gérard Cazaux. « Les terrains venaient juste d'être
ensemencés, ils n'ont même pas eu le temps de se reposer et sont déjà
totalement abîmés » se plaignait ce dernier.
« Ce qui va peser lourd, c'est l'immobilisation de la plaine de jeux pendant plusieurs semaines »
Un huissier sur place.
Hier matin, un huissier a aussi été diligenté sur place pour établir un
constat, tandis que le service des sports tentait d'évaluer
l'importance des travaux de réhabilitation qui sont à prévoir. Il
faudra sans doute compter sur une facture de 10 à 15 000 euros pour
remettre les terrains en état et réparer le portique d'entrée qui a été
arraché à l'arrivée des caravanes.
Mais
là n'est pas le préjudice principal. Ce qui va peser lourd dans les
temps qui viennent, c'est l'immobilisation de la plaine de jeux pour
une durée plus ou moins longue. Sans doute plusieurs semaines. « Les
terrains seront impraticables avant un bon moment, ce sont les jeunes
d'Anglet, les écoles et les clubs sportifs qui vont pâtir des
conséquences » regrettait le maire sur un ton de colère contenue.
Quant
à obtenir un dédommagement éventuel de la part des occupants, la
question est déjà réglée. « Après leur installation de force, une somme
de 4 200 euros avait été négociée, finalement ils sont partis en nous
laissant royalement 2 000 euros » déplore Guy Mondorge, premier adjoint
et délégué aux finances. « Autant dire qu'on est loin du compte et
encore plus du montant du préjudice subi ».
« Il est inacceptable d'imaginer qu'Anglet va continuer à supporter cela à l'avenir »
MAM sollicitée.
Face à cette situation, Jean Espilondo a une nouvelle fois, hier, tapé
du poing sur la table. « Il est inacceptable d'imaginer qu'Anglet
continue de supporter cela à l'avenir. On ne peut pas consentir à ce
que nos terrains soient ainsi bafoués. Je suis déterminé à ne plus
laisser entrer qui que ce soit à Girouette ». Le nouveau maire d'Anglet
répète qu'il remettra rapidement le couvert sur le sujet à la
communauté d'agglomération. Comme il l'avait déjà fait au début de
l'été.
Il
précise qu'il attend également des nouvelles de Michèle Alliot-Marie,
auprès de laquelle il a sollicité une entrevue sur le sujet, en sa
qualité de ministre de l'Intérieur. « Si les élus n'arrivent pas à
trouver de solution pour déterminer une aire de grand passage sur le
BAB, c'est à l'État de prendre ses responsabilités » précise Jean
Espilondo.
Pour
la petite histoire, on notera que les gens du voyage ont, au moment de
leur départ dimanche, soigneusement remis en place les panneaux «
Pelouse interdite » qu'ils avaient retirés à leur arrivée. Pourvu que
le message soit entendu, car les terrains de Girouette, sérieusement
éprouvés, ont dans l'immédiat un grand besoin de repos.
ET DIRE QU'IL EXISTE PLEIN DE TERRAINS DE GOLF SUR LA CÔTE BASQUE.
Mais pourquoi donc, les gens du voyage ne vont-ils pas faire des trous sur les terrains de Biarritz, Arcangues, Bassussary, Messange, Dax ?