Abzac (16-Charente) vend son presbytère

Abzac vend son presbytère [+photos]

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Une façade ocre qui marque la traversée d'Abzac, seize fenêtres, une porte, deux porches. C'est la face visible du presbytère que la commune vient de mettre en vente. Au prix de 195.000 euros. 350 m2 de surface habitable, deux granges, un pigeonnier, un parc de 4.000m2. C'est l'autre visage de cette ancienne demeure bourgeoise du XVIIIe, léguée en 1921 par Marie-Philippe Gaston de Rousiers. Un visage qui porte les stigmates des années.

«Il y a quatre murs et un toit en parfait état, refait au lendemain de la tempête de 1999. Il y a aussi la petite maison que l'on avait réhabilitée pour l'abbé Bureau. Elle aurait été plus confortable pour lui mais il n'a pas souhaité déménager» relate François Weller, le maire qui a pris la décision de se séparer de cette propriété, «après maintes réflexions.»

Dans un premier temps, il avait été envisagé d'installer à l'intérieur: la «Maison des 1001 couleurs» qui accueille une quarantaine d'handicapés mentaux vieillissants. Les élus ont finalement opté pour une construction neuve, ouverte depuis 2001.

L'effet village aéronautique d'Availles-Limouzine

A la mort, il y a deux ans, de l'abbé Bureau, qui occupait le presbytère depuis une soixantaine d'années, le premier magistrat a «contacté plusieurs associations de personnes handicapées et de jeunes en difficulté. Sans succès.» L'idée d'une auberge de luxe a alors fait son chemin. Elle pourrait être relancée par la présence voisine du village aéronautique d'Availles-Limouzine (33 villas avec parking avion) qui vient d'obtenir son permis de lotir. «Ce projet va drainer toute la région au plan économique» se réjouit, par avance, François Weller. De quoi peut-être attirer les investisseurs à Abzac.

Le prix affiché est raisonnable si l'on en juge par l'étendue et le cachet du domaine. Le rez-de-chaussée, où l'abbé Bureau avait l'habitude d'effectuer ses recherches en généalogie, comprend deux grandes pièces avec cheminée et parquet, qui ouvrent sur un parc ceint de murs en pierre. A l'étage, les cinq grandes chambres, 3 mètres sous le plafond, comptent des dépendances. Au grenier, les poutres chevillées attirent les pigeons. Deux autres chambrettes complètent le décor. Un décor à la fois grandiose et décadent.

«Y'a de la surface et c'est toujours costaud. Regardez ces granges, une belle superficie. Il y a même le corbillard, le pauvre n'est pas en bon état. Il y a aussi le mobilier de l'école» détaille André Crépellier, deuxième adjoint en guide lucide. Les vestiges religieux voisinent avec les vieilles revues. Les étagères où l'on entassait les fruits avec les rayonnages de livres. La cloche fonctionne toujours.

«Ce serait dommage que ça reste vide trop longtemps» soupire François Weller. La résurrection du presbytère remettrait un peu de vie dans un bourg qui a perdu son dernier commerce cet automne.