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26 mai 2015

La Ville peut-elle encore voler au secours du BO ?

La société sportive voudrait vendre sa tribune Serge Kampf à la Ville. Le montant avancé de 4 millions d’euros correspond à la valeur résiduelle de l’équipement.

L'opacité traditionnelle qui entoure les caisses du Biarritz Olympique Pays basque (BOPB) commence à se dissiper : selon nos informations, le trou à combler pour cette saison avoisine 1,8 million d'euros. Dans cette situation financière du club professionnel, son président, Serge Blanco, fait une fois de plus appel à la Ville pour éviter une relégation sur critères financiers. Les discussions en coulisses ressemblent fort à celles qui ont eu lieu à la fin de la saison dernière, déjà.

Elles sont bien évidemment délicates et entourées du plus grand secret : Serge Blanco nous a affirmé n'être « au courant de rien » et n'avoir formulé « aucune demande d'aide à la Ville ». Le maire, Michel Veunac, a été tout aussi lapidaire : « Aucune déclaration à faire. » Selon nos informations, le patron du BOPB souhaiterait que la commune rachète au club la tribune Serge Kampf.

4 millions

Celle-ci appartient à la société anonyme et sportive professionnelle du Biarritz Olympique. La construction de l'installation a coûté un peu plus de 6 millions d'euros au club. Un emprunt a été souscrit pour se l'offrir, dont les annuités sont assumées par la collectivité. Il représente un soutien de 300 000 euros par an (1).

Les dirigeants souhaiteraient donc que la collectivité rachète la valeur résiduelle de la tribune, soit l'équivalent de 4 millions d'euros, qui correspondent à la part d'un club. L'argument est le suivant : que la Ville verse au club le montant des annuités ou qu'elle paie directement l'emprunt à la banque en ferait une opération quasi blanche pour le budget municipal.

Mais ce ne serait absolument pas blanc pour l'endettement de la ville, qui progresserait de 4 millions. Pendant ce temps, le club de rugby serait libéré de cette créance, et ferait entrer une belle liasse d'argent frais pour combler son déficit. De quoi amener des comptes plus présentables devant la DNACG, instance de supervision financière de la Ligue nationale de rugby.

Pas de nouvelle rallonge

Il est peu probable que les élus acceptent de creuser la dette de leur ville dans de telles proportions, et accèdent aux désirs de Serge Blanco et de la société anonyme et sportive professionnelle BOPB.

Max Brisson, chef de file de l'opposition, y était favorable en 2014 et n'a pas changé d'avis depuis qu'il est devenu vice-président du Conseil départemental : « Si la Ville reprend la tribune, elle résilie le bail emphytéotique et redevient maître de l'intégralité du stade. » En revanche, pas question pour Max Brisson d'accepter une nouvelle rallonge au club. Michel Veunac disait, il y a huit jours, qu'il « n'était pas prévu d'aider davantage le club ».

Ce serait politiquement délicat : la commune a déjà signé l'an dernier un chèque de 400 000 euros pour aider le BOPB à boucler ses comptes. Le contribuable local, même fervent supporter, avalerait difficilement de nouvelles largesses.

Serge Blanco devra plus certainement compter sur le secours d'un « mécène », comme celui qui a apporté 900 000 euros de don au club pour sauver les meubles de la saison 2012-2013. C'est à ce jour la dernière pour laquelle le BOPB a présenté le bilan comptable au tribunal de commerce. La juridiction attend toujours ceux de 2013-2014, hors du délai légal de dépôt. Quant à 2014-2015…

Regard sur les comptes

Pour le dernier exercice, les comptes ont été validés en DNACG en juin 2014, avec deux augmentations de capital : l'une en juin 2014, et l'autre en janvier 2015. Au total, la commission de contrôle a pu vérifier récemment que 1,8 million a bien été injecté dans le capital cette saison. Après des années de confiance aveugle, les élus biarrots doivent, en principe, en savoir plus sur les comptes actuels du club. Ils avaient assorti l'octroi de la subvention exceptionnelle de 400 000 euros d'un droit de regard dans la bourse du BOPB. L'adjoint aux finances, Guy Lafite, ne dit mot sur la tribune Kampf, mais indique qu'« un cabinet comptable local, mais extérieur et indépendant du club », a examiné pour la Ville les finances du club.

Ces précisions quant à l'indépendance du fameux cabinet ne sont pas superflues. Les comptes 2012-2013 du club portent le sceau du commissaire aux comptes Jean-Jacques Brouzeng, du cabinet d'expertise Sogeca. Cabinet que dirige le président du BO omnisports, Jean-Philippe Tourgis, également président du rugby amateur.

Pierre Penin avec Véronique Fourcade et Muriel Bonneville

(1) Qui s'ajoutent aux 350 000 euros de subventions.
article de Sud-Ouest
http://www.sudouest.fr/2015/05/26/la-ville-peut-elle-encore-voler-au-secours-du-bo-1931243-4697.php

 

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